J e t'ai rêvé, ascendante, de haute volée.
Je t'ai senti, précieuse à mes côtés.
J'ai souvent pensé à des fleurs, puis à des sensations,
Puis, à tout autre chose, que toi, qui n'étais plus.

J'ai transmis des bouquets au ciel
Oui, j'en ai cueillies ces pensées, ces temps insensés
Où l'on se voyait à travers les plis des nuages et de la mer.
Où nous étions, encore.

J'ai occulté, j'ai grandi dans le bruit et la fumée,
Et je me suis rappelé, petit à petit,
De ce que tu m'aurais dit, si tu n'étais pas repartie.
Si de ton plein gré, tu étais restée, ce jour-là, enfermée.

Si ce jour-là, en fait, on se serait fait une confidence
Tiens, n'allons que sur l'eau, qu'au-lac des cygnes
Moi, casquette vissée, bleu ciel et toi, à mes côtés
Toi qui bientôt ne serais plus, serais pressée, trop vite, passée.

Alors rewind, on se remet à l'endroit, bien avant que les rêves commencent
Le matin ou bien l'après-midi, nous étions fils du soleil, toi comme moi
Encordés à l'assaut de l'ultime vertige
Attachés à notre radeau, filet d'eau claire, reflets salés.

Je profite ainsi un instant, un instant encore, de toi
De plus en plus, de plus en plus près
De ta nuque, et sens ton corps contre le mien, chair de cygne bientôt envolé
Mais dans l'attente, caché de toi, amarré en surface.

Secousses et tremblements, sous l'eau, delà de mes mots,
Fines bulles aquatiques, extraites, et nous, pataugeant, palmés
Oui, juste toi et moi, la trinité sur mer, car sur terre et à vélo ce serait bientôt le chaos
Parce qu'ici, dans tes bras, tu n'irais nulle part aujourd'hui...

...alors merci.