Camille sans compromis
12 janvier 2016
Atlantide
12 janvier 2016

Cridiogramme

F eras-tu disparaître ta ligne ? Stop. Belle et souple ? Stop. Épatante, dénuée et lisse. Stop. En ferai-je de même ? Stop. J’élève la voie resplendissante sous ton regard ombragé et précieux. Stop. M’attends-tu entre terre et ciel ? Stop. Serons-nous physiquement joints ? Stop. Tant d’appréhensions, de couleurs, violettes, pastels affables, lueurs invisibles, vibrations intimes, eaux de vie, fleurs, famines…que non, jamais plus, la ponctuation ne fera irruption, irresponsable, irréelle, reste là où tu es, je viens te chercher, je te jure, dès que ce texte sera pensé, écrit, raturé, réécrit, dès que tu finiras par me laisser en paix enfin, apaisé mais assoiffé, assoiffé mais conscient de ton emprise, Majesté, de ton impression laser jet tatouant aux points cardinaux de nos jonctions fantasmées la longue litanie de tes désidératas, inassouvis, impénétrables, suffocants parfois. Stop. Je fais de la place, repousse les sensations acides, amène du philtre d’esprit, reprends des aises futiles dans le cadre d’une évaluation objective, quantifiable, de nos désirs. Stop. Je mesure, pèse et livre les histogrammes, extensions à confirmer mais compatibles à cent pour cent, de mes imperfections. Stop. Me voilà, presque las, alors que rien n’a vraiment commencé, rien n’a vraiment saturé. Stop. J’envoie cette flèche pénétrer les sphères de nos psychés, pas assez polies, insuffisamment cloisonnées, tenues par je ne sais quel miracle, j’envoie cette flèche percer le réceptacle, se diriger, calme et rassurante, s’infiltrer harmonieusement aux rythmes des Floyd et de Bowie, bronze, bois et plumes fendant nos espaces, délivrant le secret de notre union, de notre respiration à l’unisson, de ce cœur à cœur qui fait naître des étoiles, des galaxies, des univers sensuels à l’atmosphère tropicale, ou bien des chants qui subliment tout, faisant tellement vibrer l’air, en modifiant à ce point la structure, le tempo, qu’ils laissent derrière eux ce désert puissant, rempli de ces grains de sable en nombre infini, idéalement disposés, que l’on appelle Amour. Stop. Puisse cette flèche faire voler en poussière scintillante et dévoiler tes harmoniques de vie. Stop. A mesure qu’elle se rapproche, je me donne à Lui, non comme vassal, mais comme son plus précieux compagnon à l’heure des rendez-vous mythiques. Stop. L’arc en étoile bandé par nos forces conjuguées, la visée, yeux clos, souffle adroit, pupilles dilatées dans ce chaos parfait, j’élève les bras plus haut que moi, je m’étire plus loin que nous, te submerge de mes sentiments les plus limpides, relâche, frémis, accompagne ce cri qui s’élance à ta rencontre.

R E T O U R N E L L E